"Tu sens la pisse, toi, pas l'eau bénite"

J'ai reçu une lettre, ce soir, en rentrant du boulot, tu sais ce genre de soir où tu rentres et tu sais que tu ne pouvais pas faire plus, mais où tu sens que ça ne suffit pas... ce genre de journée toute pourrie où t'as encore couru derrière le dossier perdu, où t'es passé derrière le gros à la cantoche, où une vieille a marché sur ton pied dans le bus en t'engueulant....

Et puis j'ai reçu une lettre. Elle était bien écrite, de ces écritures qui te font sourire aux premières lignes, de ces amis qui savent trouver les mots. Ceux qui savent trouver les mots sont toujours des amis... Tu le sais bien, toi que j'aime.

Je parlais il y a quelques jours de la disparition de la lettre, et j'ai reçu celle-ci qui parlait des miennes (elle ne parlait pas de mon amour pour les parenthèses, ni de ma haine farouche contre certains profs de français minables qui, dès lors qu'ils enseignent sous Khâgne, dédaignent cette merveille de rotondité, symbole de connivence et d'amour).

Bref, cette lettre est arrivée à point nommé, m'a requinqué et m'a donné envie de revoir les galettes de Pont-Aven. Merveilleux Marielle épris du cul de la belle Angela ("je vais le peindre en vert....") puis amant délaissé, pochetron désespéré traînant sa misère de bar en bar à la recherche du tableau callipyge.

Il faut voir, en début de film, la gironde Andréa Ferréol glousser un "oh, monsieur Henri..." quand il lui susurre : "Tu sens la pisse, toi, pas l'eau bénite..."

Une vraie belle soirée. De l'amitié, forte et lettrée, de l'amour, fou, cinématographié. Et la pêche, en guise de cadeau. Alors Girelle, en cadeau à mon tour, pour danser en chaussettes dans ton grand salon, les Sex Pistols, God save the Queen...



PS: Eh, toi qui n'es pas la girelle, tu peux danser aussi, ça se saute plus que ça se danse d'ailleurs les Sex Pistols...