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13 octobre 2007 6 13 /10 /octobre /2007 10:24
J'aime l'anglais. Profondément. J'aime son pays sans montagne et ses villes sans âge, tombées dans la moderniré comme on rate une marche. J'aime ses campagnes, froides et humides.

J'ai joué quelques années à ce beau sport dans le club des expatriés britanniques de Paris. Et quelquefois, lorsque nous étions rassemblés, serrés, en rond avant le match, français, anglais, écossais, gallois, italiens, allemands et hollandais j'ai vu mes larmes couer sous les exhortations fantastiques de guerriers britanniques, Julian, Darren...

Le briton est un formidable guerrier. Il aime être acculé et sait canaliser sa sauvagerie.  Je ne te renvoie pas loin, vois ce match contre les australiens qui pensaient que leur rugby fait de conquêtes rapides et de pilonnages incessants suffirait à dépasser des anglais sans génie, moqués de la presse internationale et surtout britannique pour avoir été en passe d'être les premiers champions du monde en titre éliminés au tour préliminaire.

Au pied du mur, les anglais se sont regroupés, ont serrés les dents et sont restés entre gros, là-bas, devant, là où le sacrifice a encore du sens. Ils ont brisé les australiens, mâchés, écrasés et sont aujourd'hui la tête haute, sans pression, avec fierté. Celle du devoir accompli.


J'aime l'état d'esprit de ces joueurs, Martin Johnson qui a arrêté sa carrière internationale, Lawrence Dallaglio, Martin Corry, Phil Vickery qui sont capables sans vergogne de te marcher sur la gueule pendant tout le match, de mettre des prunes dans tous les regroupements et au moment où il vont en prendre une se retourner vers l'arbitre, vers le public vers le monde entier pour, en toute ingénuité, les prendre à témoin : "Vous avez vu, les français sont brutaux"... Flegme britannique ?

Notre équipe de France est belle. Nos guerriers sont bardés. On a découvert un immense joueur en la personne de Dusautoir, et je reste, moi, sur mon idée que le grand bonhomme de cette équipe, il est au coeur du combat, c'est Jérôme Thion. C'est lui qui les maintient la tête hors de l'eau dans la tourmente, c'est lui qui donne l'exemple au ras et sur les seocnds points d'impact. On pourra gloser sur la longueur du cop de pied de Traille et Beauxis, ça soulegera bien les gros, mais le match se gagnera devant, dans le combat. A nos arrières, Jauzion, Clerc, Heymans, de choisir ensuite le score...

Malgré tout, avec ces anglais, on sait toujours à quoi s'attendre et pourtant on perd souvent. Je t'avais parlé du "crunch", il y a quelques temps, et de cette ambiance particulière. Angleterre France ce n'est pas n'importe quoi. C'est mille ans de guerre, et deux cents ans d'amour vache.

Les matches de préparation ont tourné à notre avantage, mais ils ne savaient pas encore que leur salut viendrait de leur capacité à se battre pour survivre. Car ce sont des compétiteurs, des guerriers. Je vais te renvoyer beaucoup plus loin pour te dire qu'il faut se méfier, toujours, de l'anglais. Il n'est jamais battu d'avance car ce qu'il aime avant tout, c'est se battre. Je te renvoie un 25 octobre, jour de la Saint-Crépin, en 1415, pas loin d'Azincourt. Les français, à 5 contre un, se font écraser par des anglais plus malins, et remontés comme des pendules. Le discours du roi Henry V à ses troupes, romancé et immortalisé par William Shakespeare à l'acte IV, scène 3 de la pièce éponyme, galvanise ses troupes. Je frémis toujours au moment de l'entendre des lèvres de Kenneth Brannagh :


"Cette histoire, l'homme de bien l'apprendra à son fils,
Et la Crépin Crépinien ne reviendra jamais
A compter de ce jour jusqu'à la fin du monde
Sans que de nous on se souvienne,
De nous, cette poignée, cette heureuse poignée d'hommes cette bande de frères.
Car quiconque aujourd'hui verse son sang avec moi
Sera mon frère; si humble qu'il soit,
Ce jour anoblira sa condition.
Et les gentilshommes anglais aujourd'hui dans leur lit
Se tiendront pour maudits de ne pas s'être trouvés ici,
Et compteront leur courage pour rien quand parlera
Quiconque aura combattu avec nous le jour de la Saint Crépin."


Raphael, c'est contre ça qu'il va falloir se battre ce soir. Les All Blacks ne sont rien, ce sont des danseuses à côté de ce qui vous attend. Préviens Beauxis, préviens ceux qui pourraient être faibles, Marty, Clerc, Dusautoir pourquoi pas, que ce soir ce sera pire que tout. Car les anglais savent être présents au moment où il le faut.

Tu le sais. Dis-le. Soyez présents, fiers et durs. Intelligents. Détestez-les tout le match pour pouvoir les regarder en face à la fin, les aimer comme on aime un adversaire valeureux et battu, et pour pouvoir leur dire : Good game.
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Le monde meilleur, il faut le faire, il faut en parler. alors on apporte notre petite contribution, et si ça ne plaît pas, au moins ça débarrasse. Ca débarrasse la tête, le ventre, le coeur.

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