16 janvier 2006
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Jacques Faizant vient de mourir, à 87 ans.
L'homme qui a réalisé le tour de force de n'avoir jamais réussi à me faire rire s'est éteint. Je ne lui en veux bien sûr pas, on peut détester un vivant, c'est plutôt bas de détester un mort qui n'a rien fait de mal.
Si, de mauvais, il avait l'humour, lourd, mesquin et extrêmement engagé. Mais revendiqué... Il disait:
«Je suis de droite, ça doit commencer à se savoir. Mon journal est de droite et mes lecteurs sont de droite, alors je fais des dessins de droite et puis voilà». Pour cela, respect. Cet homme, qui a travaillé jusqu'en octobre dernier pour Le Figaro, a livré plus de 30000 dessins au quotidien.
C'est bizarre. Je voue une grande admiration à Jean d'Ormesson, qui distille la finesse absolue sous sa plume et devient de la pire veulerie dès qu'il parle de politique. Je n'ai jamais pu estimer Faizant pour quoi que ce soit. Alors bien sûr, le mot de la fin pour l'académicien, vantant la relation du dessinateur avec mongénéral :
"Que de dessins inoubliables, gravés dans notre mémoire ! Après des résultats sportifs déjà un peu décevants, nous nous consolions en voyant le Général murmurer en survêtement : «Dans ce pays, si je ne fais pas tout moi-même...»
Qui ne se souvient de Pompidou coiffant le chapeau de l'Empereur, un peu trop grand pour lui ? Et, quelques jours plus tard, d'un de Gaulle gigantesque enjoignant au député du Cantal de lui rendre le chapeau ? Le plus beau de tous ses dessins était muet : à la mort du Général, Faizant avait représenté Marianne en larmes sur le tronc d'un grand chêne abattu."
Une petite mesquinerie tout de même pour terminer: ça ne m'étonne pas que ce soit un dessin de ce cave d'Uderzo qui lui rende hommage aujourd'hui dans Le Figaro. Enfin, paix à son âme, et bon courage à sa famille.
L'homme qui a réalisé le tour de force de n'avoir jamais réussi à me faire rire s'est éteint. Je ne lui en veux bien sûr pas, on peut détester un vivant, c'est plutôt bas de détester un mort qui n'a rien fait de mal.
Si, de mauvais, il avait l'humour, lourd, mesquin et extrêmement engagé. Mais revendiqué... Il disait:
«Je suis de droite, ça doit commencer à se savoir. Mon journal est de droite et mes lecteurs sont de droite, alors je fais des dessins de droite et puis voilà». Pour cela, respect. Cet homme, qui a travaillé jusqu'en octobre dernier pour Le Figaro, a livré plus de 30000 dessins au quotidien.
C'est bizarre. Je voue une grande admiration à Jean d'Ormesson, qui distille la finesse absolue sous sa plume et devient de la pire veulerie dès qu'il parle de politique. Je n'ai jamais pu estimer Faizant pour quoi que ce soit. Alors bien sûr, le mot de la fin pour l'académicien, vantant la relation du dessinateur avec mongénéral :
"Que de dessins inoubliables, gravés dans notre mémoire ! Après des résultats sportifs déjà un peu décevants, nous nous consolions en voyant le Général murmurer en survêtement : «Dans ce pays, si je ne fais pas tout moi-même...»
Qui ne se souvient de Pompidou coiffant le chapeau de l'Empereur, un peu trop grand pour lui ? Et, quelques jours plus tard, d'un de Gaulle gigantesque enjoignant au député du Cantal de lui rendre le chapeau ? Le plus beau de tous ses dessins était muet : à la mort du Général, Faizant avait représenté Marianne en larmes sur le tronc d'un grand chêne abattu."
Une petite mesquinerie tout de même pour terminer: ça ne m'étonne pas que ce soit un dessin de ce cave d'Uderzo qui lui rende hommage aujourd'hui dans Le Figaro. Enfin, paix à son âme, et bon courage à sa famille.