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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 09:32

A 9h30, c'est la nuit. La route est troublée par les rebonds de la pluie qui tombe en abondance, l'eau ruisselle en fleuves immenses entraînant les roues dans des embardées incongrues. A perte de vue, l'asphalte se confond avec un ciel gris foncé, plus flou qu'une photo de Daido Moriyama, plus trouble qu'un discours de Michel Rocard, plus improbable que l'emploi du temps de Matthieu Bastareaud dans la nuit antipodesque du 20 au 21 juin 2009... plus gris que Mickael Jackson.

 

Tu peux te demander ce que je fous sur la route à 9h30 alors que je devrais déjà être à la mine depuis 5 ou 6 heures. D'abord je fais ce que je veux et je t'emmerde. Ensuite, si vraiment tu veux tout savoir, sucer la moëlle de ma vie jusqu'à la dernière goutte, me laisser vide et à nu face au regard impudique de la Toile, sache que mercredi c'est jour d'abandon d'un morceau de moi-même à la crèche, on traîne toujours un peu pour pour y aller, ce qui me fout constamment dans le rouge... Je reviens à ma verve poétique indûmment interrompue par ta folie inquisitrice.

 

La pluie fait un bruit assourdissant sur la carrosserie qui couvre presque l'excellentissime Loser de Beck qui passe à la radio. "So why don't you kill me ?" sur la route c'est presque un suicide de rouler, les voitures, fantômes illuminés qui apparaissent quelques secondes dans le champ de vision restent à 50 km/h sur la voie de gauche de l'autoroute, personne sur les deux autres voies de droite, les cerveaux doivent être paralysés par la peur.


Pendant ce temps, on cite Hannah Arendt à la radio, l'esseulement est différent de la solitude. Je suis moi, enfermé dans ma cage de Faraday, un bel exemple de solitude. Je ne suis pas dans l'esseulement, j'ai des liens sociaux, de la famille, des amis, des collègues, des camarades, même... Je peux profiter tranquillement  de ma solitude forcée, de mon exil sur cet îlot sec et chaud qu'est ma voiture fatiguée.


Bientôt je vais sortir, affronter le monde et les éléments déchaînés, il faut engrenger de la quiétude et profiter de soi... repenser à Hugo, "c'est la nuit, la nuit noire, assoupie et profonde"... dormez les puissants, les forçats vont travailler.

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Or, donc...

 
Time flies, comme ils disent. Les gens qu'on aime disparaissent, des horreurs se produisent, et on avance. On a le droit, on a le devoir de croire que l'omme peut s'en sortir, on a le droit de rêver, d'aimer, de rire et de chanter.
 
Le monde meilleur, il faut le faire, il faut en parler. alors on apporte notre petite contribution, et si ça ne plaît pas, au moins ça débarrasse. Ca débarrasse la tête, le ventre, le coeur.

Si tu as apprécié, participe et reviens. Il y a du blanc et du rosé au frais. Du saucisson au cellier. Du fromage qui pue à tous les étages... Le rouquin est sur la table, sers-toi, trinquons, et profitons de la vie ! Echangeons, mélangeons, partageons... 

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