Ovni parisien

L'autre matin, dans le bus, je me repassais la réunion de la veille.

Je revoyais les stations défilant vers la ville de l'Oise où une section m'attendait, je ressentais l'émotion quand j'ai vu la personne qui devait représenter, face à moi qui suis perclus d'inexpérience, l'un des autres candidats, je revoyais les visages tournés vers moi, attentif, prêts à entendre une parole que j'avais remâchée des dizaines de fois par devers moi, que j'avais travaillée, retravaillée et retouchée encore...

C'est impressionnant, autant de gens qui t'écoutent. Ils ne sont pas toujours d'accord, non, mais c'est tellement agréable quand, pendant un quart d'heure, aucun regard ne se baisse, aucun murmure ne monte, tout en face de toi des visages concentrés, des yeux attentifs, des esprits libres qui s'imbibent de ton discours...

Je repensais à tout ça, là où j'avais été bon, parce que précis, touchant ou drôle là où j'avais été moins bon parce que rapide, déconcentré ou évasif, j'étais perdu dans mes pensées au petit matin...

Et puis j'ai été réveillé par un ovni, un ovni disparu depuis un petit bout de temps déjà, mais un ovni bien vivant dans mes oreilles.

Le bus s'était arrêté sur un pont, face à moi Notre-Dame, grande et majestueuse, parfaitement découpé dans le bleu d'acier d'un clair matin d'hiver, froid et beau.

Et puis Zappa a pris toute l'image de mon esprit brusquement réveillé, sa moustache frétillante, son oeil pétillant, et ses Dead Girls of London...


Spéciale dédicace à Systool et à Chtif...