Une ville
un appartement
un londonien arrivant en costard pour se balader en polo rose
trois miches de pain
une bouteille de Brouilly
un raton laveur
un kilo de farine
quelques dizaines de calamars
un vendeur en congé de sa voiture
dix tranches de jambon blanc
vingt tranches de coppa de la musique espagnole
deux camemberts Le Rustique pas trop coulants
un autre raton laveur
une bonbonne de cinq litres de bière pression pour rafraîchir les idées
un beau foie gras de cinq cents grammes
quatre bouteilles de Jules Reynaud rouge
un pamparot réjoui de tout sept virgule trois kilomètres à pied
un palais luxembourgeois un cubitainer de cinq litres de rosé
un bambin deux parents heureux Paris mon camarade
encore un raton laveur
quatre bouteilles d’un Viognier luberonais frais comme la rosée
des pois chiches bien un kilo il faut ce qu’il faut
deux kilos d’oignons éléments de base d’une saine alimentation
un kebab un chinois un litre et demi de sangria
quelques bières
une foire à ciel couvert des moustaches du sud ouest un sandwich aux magrets de canard arrosé de sauce aux cèpes et de cahors
une compilation ovestohampsteadienne un medley séquano-londonien
des grignottes à ne plus savoir qu’en faire quelques tomates deux têtes d’ail
un lecteur photographe ébéniste
des tomates séchées au soleil de Provence
une tapenade écrasée au bocal
trois baguettes cinq pains au chocolat cinq croissants douze œufs une brique de fromage de vache cinq cents grammes de café
une cinquantaine d’anchois un kilogramme d’olives dont un demi-litre d’huile trois plaquettes de chocolat venant de nulle part et finissant très bas
un Gaillac de mille neuf cent quatre-vingt dix-sept un moulin des nonnes un Reuilly trois saucisses sèches deux roqueforts
plusieurs ratons laveurs
un fatigué de nature qui ne s’endort vraiment jamais
une verveine à soixante cinq degrés trente deux cartes
un fromage de Touraine vingt bonnes tranches de pancetta
quatre litres de limonade essentiellement destinés à limer le rosé
quatre andouillettes pour faire bonne mesure un rot plusieurs deux cents grammes de houmous cent grammes de tapenade de l’extérieur une flatulence plusieurs
trois amies perdues au milieu de la bataille invitées par mon père au sourire si doux pour l’accompagner dans son parcours à cheval le soir de celle-là sur qui tombait la nuit
du sel du poivre du piment d’Espelette du thym du romarin de la brown sauce de l’amour pour lier le tout
un Savoyard rouge ayant vécu trop vieux
un ananas qui traînait encore une tome pirate quelques géraniums du beurre salades des tomates en grappe ou esseulées huit kilomètres à pied une bibliothèque un soda pour faire une pause deux fougasses une bédé le journal direction le goguenot quatre Guinness de l’amitié
un ami qui s’en va mais qui reste présent deux cent cinquante grammes de crème cent vingt cinq grammes de parmesan râpé de la ciboulette
quelques gâteaux bizarres pleins de chocolat
Eugène Delacroix quelques bières par-ci par-là un petit whisky pour se congratuler un jardin Bourriquet un opéra une paire de ciseaux
le métro le bus des cuisines des salles de bains un collier qui va bien des couleurs des odeurs à faire chavirer le cœur et la tête à faire aimer le monde
trois appareils photos cinq tubes digestifs des milliards de papilles
et…
plusieurs ratons laveurs.
En hommage à Jacquot, avec un clin d'oeil au grand Totor.
Et pour conclure, merci au jeune Alain de traduire le fond de ma pensée: