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30 juillet 2007 1 30 /07 /juillet /2007 08:47
Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours connu Michel Serrault vieux. Le nez cassé, ça non,  il ne l'a pas toujours eu, mais la vieillesse il me semble que je l'ai toujours connu comme ça... Il était probablement,  comme nous tous quelque part, destiné à être vieux...
Pourtant je l'ai vu dans des films où il était trentenaire, style Ah, les belles bacchantes !, La belle américaine ou Bébert et l'omnibus... Impossible de le voir jeune, même dans ces films.

Dans Le viager de Pierre Tchernia, il joue cet homme qui, à 60 piges dans les années 30, vend sa baraque d'un petit patelin perdu de la Côte d'Azur, Saint-Tropez, en viager à la famille de son médecin traitant qui ne lui donne pas deux ans à vivre, mais dont il va voir trépasser tous les membres, les uns après les autres, durant les décennies suivantes... Vieux encore et toujours, de plus en plus en fait, dans ce chef d'oeuvre immortel. Immortel, tiens, on y vient.

Il me semblait immortel ce gars-là, comme Philippe Noiret, d'ailleurs. Des monstres sacrés comme les appellent ceux qui sont à court de mots.

J'aimais le son de sa voix, un peu pleurnicheuse, un peu brisée, qui avait fait des merveilles dans La cage aux folles et qui pouvait lui donner une profondeur incroyable, comme dans Garde à vue ou dans Malevil. Elle résonne encore à mes oreilles lorsque dans le très nanard mais cultissime Les rois du gag de Zidi, avec Lhermitte, Jugnot et Coluche, il mimie un Orson Welles de pacotille hurlant "Che suis le derrrrnier hômmmmeu..."

Immortel, intemporel, il était devenu l'archétype du papy bougon au grand coeur et on le voyait tourner dans de plus en plus de bons films au fil des ans, Nelly et M. Arnaud, Les enfants du marais (avec la voix off de l'inoubliable Suzanne Flon, une merveille), et le météorique Le bonheur est dans le Pré, qui avait un peu sonné le réveil du cinéma français dans les années 90, sous les coups de boutoir d'Eddy Mitchell...

J'ai peine à imaginer qu'il ne tournera plus de films, et qu'il faudra dorénavant regarder en boucle sa filmographie de plus de 130 bobines, de ses rencontres avec le grand Tchernia, l'improbable Mocky, et puis tous les autres, Audiard, Lautner, Sautet, Molinaro, Kassovitz grâce auquel il connut une seconde jeunesse dans le très controversé Assassins.

Ce matin il y a un truc qui me console.
Il a retrouvé Jean Poiret.
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Or, donc...

 
Time flies, comme ils disent. Les gens qu'on aime disparaissent, des horreurs se produisent, et on avance. On a le droit, on a le devoir de croire que l'omme peut s'en sortir, on a le droit de rêver, d'aimer, de rire et de chanter.
 
Le monde meilleur, il faut le faire, il faut en parler. alors on apporte notre petite contribution, et si ça ne plaît pas, au moins ça débarrasse. Ca débarrasse la tête, le ventre, le coeur.

Si tu as apprécié, participe et reviens. Il y a du blanc et du rosé au frais. Du saucisson au cellier. Du fromage qui pue à tous les étages... Le rouquin est sur la table, sers-toi, trinquons, et profitons de la vie ! Echangeons, mélangeons, partageons... 

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